Le MES : un outil pour les PME ?
Assurément oui ! Frédéric Henrionnet est expert en maîtrise des procédés chez CT Infodream. Il explique pourquoi une PME visant l’excellence opérationnelle ne peut se passer d’un MES. Contrairement aux idées reçues, la mise en place d’un tel outil reste accessible aux petites structures.
Quand on parle de MES, on imagine souvent un outil lourd, nécessitant une mise en service longue et laborieuse, pas forcément adaptée à la souplesse et à la réactivité requises par les PME. Et si l’on vous disait que le MES participe à la souplesse des PME et qu’il est leur outil pour atteindre l’excellence opérationnelle ?
Chaînon manquant dans la continuité numérique entre la supply chain et le manufacturing, le MES est devenu la solution structurante de l’écosystème industriel 4.0.
Toutefois soyons réaliste, comme tout sujet de cette envergure, sa mise en place nécessite une organisation projet comprenant l’analyse du besoin, la définition d’une équipe, l’identification des KPI, une budgétisation… ce qui fait autant de rigueur qui n’aura pour finalité que d’effrayer les PME et ETI avec ces deux questions clés :
– Est-ce le bon outil pour nous ?
– Sommes-nous de taille à supporter cela ?
Est-ce que le M.E.S. est le bon outil pour nous ?
A cette première question, nous répondons que le MES est le véritable chef d’orchestre de l’atelier, et donc l’unique garant de la disponibilité de la bonne information au bon moment au bon endroit. Dans une industrie où l’excellence est devenue le standard, qui peut se passer de cela ?
Défini au travers de la norme ISA95, le MES se doit de contenir des fonctionnalités définies qui ont pour but d’apporter des gains selon le plus connu des triptyques : qualité, délai, coûts.
Grâce au MES, la communication entre les hommes, machines et logiciels va être plus fluide, plus rapide, plus fiable et ainsi permettre des réactions en temps réel. Un process qui dérive, un goulot d’étranglement, un temps de cycle pénalisé par une opération, une machine plus souvent à l’arrêt que sa voisine, un arrêt dû à une pénurie composant, tous ces aléas vont être chiffrés, quantifiés, analysés et suivis dans le temps. L’agilité dont on parle si souvent va maintenant être possible : transfert de charge, modification de priorité, réaffectation de poste… Mais la réactivité ne sera pas seulement immédiate. En effet, une analyse plus long terme sera possible grâce à la centralisation et à l’uniformisation des données : revue de conception, analyse des temps et causes d’arrêt, des rebuts, standardisation des modes opératoires…
Sommes-nous de taille à installer un M.E.S. ?
A cette seconde question nous répondons que la mise en place d’un MES est accessible à tous, même aux petites structures qui n’ont pas forcément les moyens de monter une équipe projet transverse à demeure pendant des mois.
Pour cela il faut procéder par étapes, en ciblant à chaque phase un périmètre précis, pour atteindre un but bien défini et compris de tous. Le traitement selon la réelle valeur ajoutée des fonctionnalités déployées permettra d’en observer les retours immédiatement et de confirmer les choix effectués.
Mettre en place un MES ne doit pas être une décision contrainte ou subie, mais une décision volontaire et souhaitée. Dans ce cadre, le projet pourra être mené par une PME comme par une ETI et les bénéfices obtenus seront très rapides.
Vous l’aurez compris, les avantages sont tellement importants que l’unique question que vous avez à vous poser est « Quand démarrons-nous ? »
Frédéric Henrionnet
Responsable Assurance Qualité chez CT Infodream